Gentil Loup
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800 ans! La première victoire du Rosaire 1213, la victoire de Muret

Alors que l’hérésie Albigeoise (cathare) répandait l’impiété dans la province de Toulouse et s’y enracinait chaque jour plus profondément, saint Dominique, qui venait de fonder l’Ordre des Frères Prêcheurs, s’appliqua tout entier à la faire disparaître. Pour y arriver plus sûrement, il implora par des prières assidues le secours de la bienheureuse Vierge, dont les hérétiques attaquaient la dignité avec une souveraine impudence, et à laquelle il a été donné de détruire les hérésies dans l’univers entier.

D’après la tradition, Marie lui recommanda de prêcher le Rosaire au peuple, lui faisant entendre que cette prière serait un secours exceptionnellement efficace contre les hérésies et les vices. Aussi est-il prodigieux de voir avec quelle ferveur d’âme et avec quel succès il s’acquitta de la tâche imposée.

La bulle Consueverunt romani Pontifices (1569) du pape saint Pie V, note très clairement que Saint-Dominique a « inventé et propagé ensuite dans toute la sainte Église romaine un mode de prière, appelé Rosaire ou psautier de la bienheureuse Vierge Marie, qui consiste à honorer la bienheureuse Vierge par la récitation de cent cinquante Ave Maria, conformément au nombre des psaumes de David, en ajoutant à chaque dizaine d’Ave l’Oraison dominicale et la méditation des mystères de la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ ."

Le rosaire est diffusé et popularisé en Europe après les premières croisades dès le XIIe siècle par saint Dominique

la première victoire du Rosaire remportée à Muret, près de Toulouse, le 12 septembre 1213

Des documents historiques montre Saint-Dominique employant victorieusement cette prière dans une célèbre bataille contre les hérétiques. Il s’agit de la première victoire du Rosaire remportée à Muret, près de Toulouse, le 12 septembre 1213, par saint Dominique. Huit cents chevaliers catholiques, appelés par le pape Innocent III, se trouvent en face de 34 000 ennemis environ (des cathares renforcés par des troupes venues d’Espagne avec le roi Pierre II d’Aragon). Saint-Dominique monte alors avec le clergé et le peuple dans l’église de Muret, et il fait prier à tous le Rosaire.

La victoire des chevaliers catholiques – menés par Simon de Montfort – est fulgurante et miraculeuse. Les chroniques relatent que les ennemis de la religion tombaient les uns sur les autres ainsi que les arbres de la forêt sous la cognée d’une armée de bûcherons. Tout comme l’épée qui sort de la bouche du Christ, Ap 1:16 de sa bouche sortait une épée aiguë, à deux tranchants, Dominique fait du rosaire, l’arme dominicaine qui inspire les croisés à combattre les hérétiques.

Une fête Notre-Dame du Rosaire a été instaurée le 7 octobre à l’initiative du pape dominicain Pie V en 1571, au lendemain de la bataille de Lépante. Au jour même où fut remportée cette victoire, les confréries du très saint Rosaire adressaient à Marie, dans tout l’univers, les supplications accoutumées et les prières prescrites selon l’usage. Aussi ce succès a-t-il été attribué, non sans raison, à ces prières. Grégoire XIII en a lui-même rendu témoignage, et pour qu’en souvenir d’un bienfait si extraordinaire, d’éternelles actions de grâces fussent rendues à la bienheureuse Vierge, invoquée sous l’appellation de Notre-Dame du Rosaire, il a concédé un Office du rite double majeur, à célébrer à perpétuité dans toutes les églises où il y aurait un autel du Rosaire.

Apo 17 : 4 Cette femme était vêtue de pourpre et d’écarlate, et parée d’or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait dans sa main une coupe d’or, remplie d’abominations et des impuretés de sa prostitution. 5 Sur son front était écrit un nom, un mystère: Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre. Ce n’est donc pas aujourd’hui, mais du temps des cathédrales que l’Eglise catholique c’est forgée sa réputation de Grande Prostituée. Mais de les avoir conservé inscrite dans leurs livres de pierre sans les dénoncer, les rend encore plus coupable après des siècles de guerres de religions et d’oppositions systématiques à toute remise en cause de ses pratiques antéchrist.

Reconstitution de la bataille telle qu'elle est faite à Muret prés de Toulouse:

Le mardi 10 septembre 1213, le roi Pierre II d’Aragon arrive devant Muret. Il dresse ses tentes sur les coteaux de Peyramont, à environ 2 kilomètres au nord-ouest de la ville fortifiée. Les ingénieurs montent les machines qui, dès le lendemain, vont bombarder la ville.

De son côté, Raymond VI comte de Toulouse vient faire la jonction avec son allié et établit son propre camp légèrement plus au nord que celui du roi tandis que des milliers de miliciens toulousains arrivent en barque et installent leur campement en bord de Garonne à environ 2 kilomètre au nord de Muret.

Le mercredi 11 septembre, l’assaut est donné et la « porte de Toulouse » forcée. Les coalisés s’emparent du faubourg tandis que la faible garnison croisée se réfugie dans la vieille ville et dans le château. C’est à ce moment que Pierre d’Aragon est informé de la marche de Simon de Montfort en direction de Muret. Il donne aussitôt l’ordre aux Toulousains d’abandonner la ville afin de ne pas empêcher Simon de Montfort d’y pénétrer. Il pense ainsi le prendre comme dans une nasse.

Effectivement, Montfort avait été prévenu de l’arrivée de l’armé aragonaise alors qu’il était à Fanjeaux. Il avait aussitôt fait route vers Muret en passant pas Saverdun et Auterive. Au cours de son approche, il apprend que l’assaut est donné contre Muret. Il dépêche aussitôt un courrier à sa femme, partie pour Carcassonne, en la priant de lui envoyer des secours. Elle en trouve auprès du vicomte de Corbeil qui s’apprêtait à repartir, sa quarantaine achevée.

Malgré la hâte que Simon de Montfort avait de porter secours à sa garnison, il prit le temps de s’arrêter à l’abbaye de Boulbonne pour y rédiger son testament et vouer son épée à Dieu. On dit qu’il y fit lecture au sacristain Maurin qui doutait de la victoire, d’une lettre interceptée par un domestique. Cette lettre était signée du roi d’Aragon et s’adressait à une dame à qui le roi déclarait venir par amour pour elle chasser les Français du pays.

Arrivé à Saverdun Montfort veut pousser jusqu’à Muret mais ses officiers sont d’avis d’attendre afin de reposer les troupes.

Profitant de cet arrêt, Foulques, évêque de Toulouse, envoie un messager au roi d’Aragon pour lui demander un sauf-conduit pour lui et les autres évêques dans le but de venir lui faire des propositions de paix.

Le mercredi 11 septembre, lors de la messe, les prélats excommunièrent le comte de Toulouse, son fils, le comte de Foix et son fils, le comte de Comminges et tous leurs associés. Seul le roi d’Aragon échappe à l’anathème.

Quand ils arrivent à Auterive, le courrier dépêché par l’évêque Foulques au roi d’Aragon arrive et annonce que Pierre II leur refuse un sauf-conduit sous pretexte qu’ils sont accompagnés d’une armée. Cependant, jusqu’au moment de l’affrontement, les tentatives de conciliation continueront.

Enfin l’armée croisée arrive à Muret par le pont qui franchit la Garonne. Aussitôt dans la ville, Montfort est pressé de combattre par ses hommes. Mais Montfort refuse. Il préfère que ses troupes se reposent et, au fond de lui, il espère que Pierre d’Aragon acceptera un compromis.

Le 12 septembre 1213, Simon de Montfort va entendre la messe à l’église du château de Muret alors que les évêques et les chevaliers suivent l’office à l’église du bourg.

Pendant ce temps les négociations continuent sans aboutir à une entente.

Dans la plaine, après avoir assisté à la messe, le roi d’Aragon tient un conseil de guerre. Il propose de livrer une grande bataille. Raymond VI propose au contraire d’attendre, de faire dresser des palissades derrière lesquelles se posteraient les archers communaux. Quand Simon sortirait, ces derniers feraient pleuvoir une nuée de flèches sur les croisés avant que la cavalerie occitane ne charge. Cette proposition de sagesse est rejetée.

Tous vont s’armer et déferlent sur la ville. La porte de Toulouse est enlevée mais les coalisés n’arrivent pas à pénétrer dans la ville tant le combat est acharné à tel point que le portail est tout vermillon du sang versé.

Les Occitans sont contraints de rejoindre leurs camps.

Montfort rassemble ses hommes à la porte de Salles. Il leur dit qu’ils vont attaquer l’ennemi mais que, si la manœuvre échoue, ils fuiront. Il divise ses troupes en trois corps puis les évêques procèdent à la bénédiction des combattants. Les quelques 900 cavaliers, chevaliers et sergents à cheval confondus, emprunte le chemin qui longe les remparts en bord de Garonne. Arrivés au pont qui franchit le fleuve, ils continuent tout droit jusqu’au pont Saint-Sernin situé en contrebas du château. Lorsqu’ils jaillissent dans la plaine, c’est le branlebas dans le camp d’Aragon. Le roi Pierre rassemble ses hommes à la hâte. Le comte de Foix lance une première charge. Le roi d’Aragon charge dans le deuxième corps.

Le premier corps est enfoncé par les croisés mieux entrainés au combat et montés sur des chevaux lourds.

Rapidement les croisés entourent celui qu’ils prennent pour le roi car il en porte les couleurs. Ils sont rejoints par la seconde ligne croisée. Alain de Roucy et Florent de Ville terrassent le porteur des couleurs royales qu’ils ont pris pour le roi, en s’étonnant d’avoir réussi à abattre un chevalier renommé pour sa vaillance au combat.

Pierre d’Aragon, par bravade et pour éviter que la nouvelle de sa mort ne sème la panique dans ses rangs, se nomme à ses ennemis tout en frappant autour de lui. Il est aussitôt abattu et sa garde rapprochée meurt en tentant vainement de protéger ce qui n’est plus que la dépouille de leur suzerain.

Simon de Montfort est dans le troisième corps et ne peut charger dans la mêlée. Il entreprend alors une manœuvre de contournement par sa droite afin de pouvoir charger directement l’ennemi. Un fossé barrant sa route, il trouve un sentier qui en désigne un gué. Il l’emprunte aussitôt et tombe alors sur des coalisés qui, après une faible résistance, se débandent de toutes parts.

A ce moment-là l’annonce de la mort du roi se répand comme une traînée de poudre. La cavalerie occitane tourne bride et fuit vers Toulouse, poursuivie par la cavalerie française qui tue plusieurs des fuyards. Montfort suit en ordre de bataille, prêt à intervenir pour le cas où les Occitans se regrouperaient en vue de tenter une contre-attaque.

Pendant ce temps, les piétons toulousains montent à l’assaut du château. Ils sont repoussés par les piétons croisés à qui Montfort avait demandé de rester dans la place.

L’évêque de Toulouse leur envoie un messager pour essayer de négocier mais il est mis à mal par les Toulousains, ignorants du sort de la bataille. Ils sont persuadé que le roi d’Aragon est vainqueur.

C’est alors que la cavalerie croisée revient vers Muret soulevant la panique dans la milice toulousaine qui essaye de rejoindre les embarcations à bord desquelles elle est revenue de Toulouse. Quelques-uns réussirent à fuir tandis que des milliers sont massacrés ou se noient dans les flots de la Garonne. Il y eut cependant quelques prisonniers qui périrent dans les fers ou qui furent libérés contre forte rançon comme ça se pratiquait couramment à l’époque.

Guidé par Matfred de Belvèze et quelques autres chevaliers, Montfort se fait conduire auprès de la dépouille du roi qu’ils trouvent étendu nu sur la terre. Il fait enlever le corps par les frères Hospitaliers de Saint-Jean.

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