Entre permettre et vouloir, il y a une sacrée marge, cher Monsieur Léon XIV! C'est justement ce que j'essaie de dire dans cette vidéo. Et si le Verbe Incarné n'a pas éradiqué la souffrance, c'est parce qu'il est venu lui donner un sens rédempteur, il est venu l'habiter et donner à l'homme d'offrir par amour ses souffrances. Ce que résume très bien la Petite Thérèse : "Dieu permet la souffrance mais en détournant la tête" (car il ne prend pas un plaisir sadique à nous voir souffrir), et : "Souffrir en aimant c'est le plus pur bonheur" (dans sa dernière poésie : Pourquoi je t'aime ô Marie); ce qui veut dire que si la souffrance n'est pas trnasformée par la grâce de la charité, elle reste un mal; sur le plan naturel, comme sur le plan surnaturel. D'ailleurs Jésus ne nous a pas sauvés par les souffrances de la Croix, mais par l'amour infini qu'il a déployé pour nous à l'occasion de la Croix : "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime", déclare-t-il en saint Jean. Et saint Paul dira : "c'est par son trop grand amour nous sommes sauvés". C'est une déformation absolue, d'origine janséniste, que de dire de but en blanc que la souffrance est un bienfait. Je mets donc en doute vos propos et vous invite, pour plus d'explications, à lire Jean-Paul II et sa magnifique Lettre apostolique sur la question de la souffrance : "Salvifici doloris" du 11 février 1984.

Je remercie tous ceux qui ont déjà visionné cette vidéo et ceux qui y ont apposé un commentaire, en leur demandant pardon d'avoir tardé à réagir. Nous venons d'accueillir les reliques de Thérèse dans notre monastère : moment fort de grâce. Au cours d'une longue veillée de prière, j'ai fait un commentaire de son Acte d'offrande à l'Amour miséricordieux, source de son son amour authentique pour le prochain. Sans le Christ en nous, nous ne sommes pas capables d'aimer les autres; il nous faut "emprunter son propre cœur", aimait-elle dire… Et donc d'abord nous laisser aimer par Lui dans la foi. Voilà ce qu'il attend de nous : rien d'autre que de Le recevoir. "Le mérite, disait encore notre jeune Docteur de l'Eglise, c'est de recevoir". C'est simple, mais pas si facile, car nous sommes compliqués et malades parce que pécheurs. Je prie bien pour tous ceux qui regarderont cette vidéo ou celles que propose le site lapetitethérèse.com
En ce qui concerne le peuple juif, je suis en plein accord avec f. sourire et considère (avec Benoît XVI) qu'on peut parler d'eux comme nos pères dans la foi, en tant qu'ils sont héritiers d'une tradition biblique dans laquelle le Christ a voulu s'enraciner et qui est incontournable; c'est d'ailleurs pourquoi il dit à la Samaritaine en saint Jean : "le salut vient des juifs"…
Car bien entendu, la foi est un don de Dieu, mais ce don s'enracine dans une tradition et un peuple que l'on ne peut en aucun cas évincer, et encore moins mépriser, sous peine de se couper de nos racines sémites, absolument inamovibles. C'est pourquoi saint Paul parle du mystère d'Israël dans son épître aux Romains et nous invite à ne jamais oublier que le chrétien est greffé sur l'olivier franc, le peule juif, que Dieu a élu en tant que peuple de la Première Alliance. Et comme les dons de Dieu sont sans repentance…
Je vous assure tous de ma prière et mes sentiments fraternels en Notre Seigneur Jésus-Christ
fr. J. Gabriel, ocd