Tonino
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Apostolat de l'IMBC à Paris - 3ème dimanche de carême, préparation à la Semaine Sainte n°1

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Chers fidèles, chers amis,

Comment se porte votre âme ? Vivez-vous le carême ? Cherchez-vous à progresser ? “Le diable mise tout sur votre impréparation”… Pensez à vos résolutions, aux puissants bienfaits d'une lecture spirituelle quotidienne et du chemin de croix hebdomadaire.

Agenda des prochains jours :
- samedi 27 février à l'Oratoire : 10h30 chemin de croix de carême, 11h00 Messe
- dimanche 28 février à l'Espace Dubail : 9h15 confessions, 10h00 Messe
- lundi 29 février à l'Oratoire : 11h Messe
NB : Attention, pour ceux qui viendront à l'Oratoire en voiture samedi ou lundi, au Salon de l'Agriculture qui peut provoquer des bouchons Porte de Versailles et surtout rend plus difficile le stationnement autour de l'Oratoire.

Pour mieux comprendre la Semaine Sainte - n°1 :
Nous vous proposerons d'ici Pâques quelques lectures pour vous aider à mieux goûter et apprécier les trésors de la Semaine Sainte. Nous proposerons aussi d'autres liens sur internet pour ceux qui souhaiteraient prolonger ces lectures sans trop allonger nos mails hebdomadaires. Ci-dessous dom Guéranger (très bonne lecture) mais aussi Mgr Annibale Bugnini (moderniste responsable de la réforme liturgique). Bonne lecture…

Ci-joint l'habituelle brève lecture spirituelle pour dimanche prochain. Saint carême à tous.
Abbé Jocelyn LE GAL.

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— ANNIBALE BUGNINI, traduit par mes soins de son livre “la Riforma liturgica (1948-1975)”
Annibale Bugnini est l'un des pires ennemis qu'ait connu l'Eglise puisqu'il est l'un des principaux artisans de la “messe de Paul VI” et de toutes les horreurs de la réforme liturgique qui a accompagné le concile Vatican II : il a été le Secrétaire (c'est à dire l'homme en première ligne, le vrai responsable des travaux) des commissions successives pour la réforme liturgique de 1948 à 1975. Spécialiste préparé de liturgie, il fut nommé dès 1948 par Pie XII (à qui il avait bien caché ses intentions et ses idées) : “Ce volume comprend de quelque manière, écrit-il lui-même, toute l'histoire de la réforme liturgique comprise dans la période de 1948 à 1975 : vingt-sept ans consacrés à redonner splendeur et grâce, jeunesse et beauté, pertinence et goût à la prière publique de l'Eglise” (sic !, p.10).

La Commission Piana (instituée par Pie XII en 1948) comprenait aussi le Père Agostino Bea, de funeste mémoire puisqu'il sera plus tard une pièce essentielle de l'œcuménisme de Jean XXIII et Paul II : avant Vatican II (responsable du Secrétariat pour l'unité des chrétiens dès 1960), pendant Vatican II (en particulier la 4ème partie de Nostra Ætate sur les rapports avec le judaïsme “promulgué” en 1965 par Vatican II, rapports dont Bea faisait “une question personnelle et spirituelle” a-t-il dit…) et après Vatican II (premier président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens).

En douze ans de vie (28 juin 1948 - 8 juillet 1960), la Commission [Piana, de Pie XII] s'est réunie à 82 reprises et travailla dans le plus grand secret. Si bien que la publication de l'Ordo Sabbati Sancti Instaurati, dans les premiers jours de mars 1951, prit de surprise les responsables de la Congrégation des Rites eux-mêmes. La Commission jouissait de la pleine confiance du Pape, tenu au courant par Mgr Montini [futur Paul VI] et plus encore, chaque semaine, par le Père Bea, confesseur de Pie XII. Grâce à cet intermédiaire on put atteindre des résultats notables même dans les périodes durant lesquelles la maladie du Pape empêchait à quiconque de l'approcher” (p.25).
A suivre la semaine prochaine.

Pour ceux qui souhaitent prolonger davantage la lecture : voyez cet article de Sodalitium, ancien mais passionnant… jusqu'au bout (nous vous en recommandons la lecture in extenso). “Ce 7 mars [1965, 1ère messe en langue vernaculaire par Paul VI] fut une date historique de la réforme liturgique, et l'une de ses pierres miliaires. C'était un premier fruit tangible du Concile encore en plein déroulement; le début d'un processus de rapprochement entre la liturgie et les assemblées participantes, le début de son changement d'aspect après des siècles d'uniformité inviolable” disait Mgr Bugnini.

— DOM GUERANGER : (petite précision : “Dom” avec un M est le titre qu'on utilise pour nommer un père bénédictin, un religieux prêtre de l'ordre de saint Benoît, qui est l'ordre réputé spécialiste de la liturgie catholique ; cela n'a rien à voir avec le “Don” avec un N qui s'utilise en italien pour nommer un prêtre séculier comme ceux de l'IMBC… ou le célèbre Don Camillo !)
Voici quelques lignes de l'Année liturgique de Dom Guéranger (nous ne cautionnons pas le site dont nous reprenons le texte en ligne) qui présente le temps de la Passion (quinze jours avant Pâques) et la semaine sainte d'un point de vue historique :
« Les plus anciens monuments de la Liturgie, les Sacramentaires et les Antiphonaires de toutes les Eglises nous avertissent par le ton des prières, le choix des lectures, le sens de toutes les formules saintes, que la Passion du Christ est, à partir d'aujourd'hui, la pensée unique de la chrétienté. Jusqu'au Dimanche des Rameaux, les fêtes des Saints pourront encore trouver place dans le cours de la semaine ; mais aucune solennité, de quelque degré qu'elle soit, ne saurait prévaloir sur le Dimanche de la Passion ; et celles qui pourront être encore admises dans les jours qui vont suivre jusqu'à samedi prochain n'obtiendront leurs honneurs qu'à la condition d'être associées à la tristesse de ce saint temps. On y fera commémoration de la Passion, et les saintes images demeureront voilées. (…)
La semaine sainte était déjà en grande vénération au IIIe siècle, d'après le témoignage contemporain de saint Denys, évêque d'Alexandrie. Dès le siècle suivant, nous la trouvons appelée la grande Semaine, dans une Homélie de saint Jean Chrysostome : « Non pas, dit le saint Docteur, qu'elle ait plus de jours que les autres, ou que les jours y soient composés d'un plus grand nombre d'heures, mais à cause de la grandeur des mystères que l'on y célèbre. » On la trouve encore désignée sons le nom de Semaine peineuse ou pénible (pœnosa) , à cause des souffrances de Jésus-Christ et des saintes fatigues qu'exige sa célébration ; de Semaine d'indulgence, parce que l'on y recevait les pécheurs à la pénitence ; enfin de Semaine sainte, à cause delà sainteté des mystères dont on v fait la commémoration. Cette désignation est la plus usitée parmi nous ; et elle est devenue tellement propre à cette semaine, qu'elle s'attache a chacun des jours qui la composent : en sorte que l'on dit le Lundi saint, le Mardi saint, etc. (…)
La suspension des oeuvres serviles fut longtemps requise des fidèles durant le cours de la Semaine sainte; et la loi civile s'unissait à la loi de l'Eglise pour produire cette solennelle vacation du travail et du négoce, qui exprimait d'une manière si imposante le deuil de la chrétienté. La pensée du sacrifice et de la mort du Christ était la pensée commune; les relations ordinaires étaient suspendues; les offices divins et la prière absorbaient la vie morale tout entière, en même temps que le jeûne et l'abstinence réclamaient toutes les forces du corps. On comprend quelle impression devait produire sur le reste de l'année cette solennelle interruption de tout ce qui préoccupait les hommes dans le reste de leur vie; et quand on se rappelle avec quelle rigueur le Carême avait déjà sévi, durant cinq semaines entières, sur les appétits sensuels, on conçoit la joie simple et naïve avec laquelle était accueillie la fête de Pâques, qui venait apporter en même temps la régénération de l'âme et le soulagement du corps.
Nous avons rappelé, dans le volume précédent, les dispositions du Code Théodosien qui prescrivaient de surseoir à toutes procédures (judiciaires) et à toutes poursuites quarante jours avant Pâques. La loi de Gratien et de Théodose, donnée sur ce sujet en 380, fut développée par Théodose en 389, et rendue propre aux jours où nous sommes par un nouveau décret qui interdisait même les plaidoiries durant les sept jours qui précédaient la fête de Pâques et les sept qui la suivaient. (…) Mais les princes chrétiens ne se bornaient pas à arrêter l'action de la justice humaine en ces jours de miséricorde; ils voulaient aussi rendre un hommage sensible à la bonté paternelle de Dieu, qui a daigné pardonner au monde coupable par les mérites de son Fils immolé. L'Eglise allait ouvrir de nouveau son sein aux pécheurs repentants, après avoir rompu les liens du péché dont ils étaient captifs; les princes chrétiens avaient à cœur d'imiter leur Mère, et ils ordonnaient que l'on brisât les chaînes des prisonniers, que l'on ouvrît les cachots, et que l’on rendit à la liberté les malheureux qui gémissaient sous le poids des sentences portées par les tribunaux de la terre. Il n'y avait d'exception que pour les criminels dont les délits atteignaient gravement la famille ou la société. (…)
(Un autre) caractère des jours où nous allons entrer est l'aumône plus abondante, et les œuvres de miséricorde plus fréquentes. Saint Jean Chrysostome nous l'atteste pour son temps, et remarque avec éloge que beaucoup de fidèles doublaient alors leurs largesses envers les pauvres, afin de se mettre en plus parfait rapport avec la divine munificence qui va répandre sans mesure ses bienfaits sur l'homme pécheur. »
Pour ceux qui souhaitent prolonger davantage cette lecture : historique du temps de la Passion et de la semaine sainte

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