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Un psychiatre brimé pour son opposition au "Mariage pour tous" Pr. Maurice BERGER, chef du Service pédopsychiatrique du CHU de Saint-Etienne. Etats Généraux de l'Enfant organisés par l'association …Plus
Un psychiatre brimé pour son opposition au "Mariage pour tous"

Pr. Maurice BERGER, chef du Service pédopsychiatrique du CHU de Saint-Etienne.
Etats Généraux de l'Enfant organisés par l'association Cosette et Gavroche (26 janvier 2013).
SOURCE : www.youtube.com/watch
Jésus est Dieu
Merci fr.sourire. Il me semble que nous sommes entrés dans une nouvelle phase. Nous avons montré : 1/ qu'on pouvait être contre ce projet sans avoir de la haine contre les homosexuels et 2/ que nous étions très nombreux à être contre.
Maintenant, il s'agit de montrer que nous avons des arguments et qu'ils sont solides. D'où l'importance de se former. C'est crucial pour être convaincant dans …Plus
Merci fr.sourire. Il me semble que nous sommes entrés dans une nouvelle phase. Nous avons montré : 1/ qu'on pouvait être contre ce projet sans avoir de la haine contre les homosexuels et 2/ que nous étions très nombreux à être contre.
Maintenant, il s'agit de montrer que nous avons des arguments et qu'ils sont solides. D'où l'importance de se former. C'est crucial pour être convaincant dans les forums, sur Youtube ou Dailymotion, ainsi que sous les articles de presse en ligne. La médiocrité (des arguments et dans la manière de les exprimer) en face est notre atout !
fr.sourire
Merci JésusestDieu pour vos édifiantes vidéos sur les Etats Généraux de l'Enfant. 👍 Celle de Kénose avec le P. Petitclerc l'est aussi. D'autre part je trouve que l'analyse de Nathalie Heinich est remarquable.
Jésus est Dieu
« Mariage gay : halte aux sophismes » (Le Monde, 29/01/2013)
Par Nathalie Heinich
(sociologue et directrice de recherche au CNRS)
www.lemonde.fr/…/mariage-gay-hal…
Qu'on permette à une sociologue habituée à analyser les prises d'opinion de pointer quelques arguments non valides dans le débat sur le "mariage pour tous". Je procéderai pour cela du plus consensuel - l'homosexualité - au plus …Plus
« Mariage gay : halte aux sophismes » (Le Monde, 29/01/2013)
Par Nathalie Heinich
(sociologue et directrice de recherche au CNRS)
www.lemonde.fr/…/mariage-gay-hal…

Qu'on permette à une sociologue habituée à analyser les prises d'opinion de pointer quelques arguments non valides dans le débat sur le "mariage pour tous". Je procéderai pour cela du plus consensuel - l'homosexualité - au plus controversé - la filiation.

1. L'expression "mariage pour tous" est impropre : le mariage reste interdit aux mineurs, et n'a par ailleurs jamais été interdit aux homosexuels, qui de tout temps ont pu contracter mariage avec une personne de l'autre sexe. Ce qui leur a toujours été impossible - et qui est revendiqué aujourd'hui - est de se marier avec une personne de même sexe, c'est-à-dire d'accorder leur statut matrimonial avec leur sexualité (si tant est que celle-ci soit exclusivement homosexuelle).

2. L'opposition au dit "mariage pour tous", ou plutôt, donc, "mariage homosexuel", ne peut être réduite à de l'homophobie, même si celle-ci existe chez certains opposants. Tout d'abord, parce qu'il existe des homosexuels opposés à ce projet, par fidélité à une certaine conception de l'identité homosexuelle. Ensuite, parce qu'il n'est pas acceptable de réduire une position aux motivations supposées de ses défendeurs, pas plus qu'à leurs caractéristiques (l'on aurait telle opinion parce qu'on serait hétérosexuel ou homosexuel, de droite ou de gauche, etc.) : même si une corrélation existe, factuellement, entre identité et opinion, refuser celle-ci au nom de celle-là revient à esquiver le débat, c'est-à-dire l'échange d'arguments rationnels. Cette attitude n'est pas digne du débat démocratique.

3. Il est faux d'affirmer que le mariage est non seulement l'institution organisant la filiation mais aussi celle reconnaissant une "communauté de vie" : si c'était le cas, maints pères pourraient se marier avec leur fille, maintes mères avec leur fils, maints frères avec leur sœur, puisque nombreuses sont les familles où existe une telle communauté de vie. Ce que reconnaît l'institution du mariage, c'est l'existence d'un rapport sexuel dans une communauté de vie, ouvrant donc à la possibilité d'une filiation.

4. Dans ces conditions, prétendre ne revendiquer le mariage homosexuel que pour la reconnaissance d'un lien amoureux, et non pas pour la filiation, revient à exiger de l'Etat qu'il ait un droit de regard sur la sexualité des personnes (ce que, soit dit en passant, les mouvements de défense des homosexuels ont longtemps combattu, du temps où existaient des lois condamnant l'homosexualité). Faut-il accepter, au nom de l'égalité, que la sexualité entre adultes consentants devienne, pour tous - hétérosexuels comme homosexuels -, une affaire d'Etat ? C'est là une conséquence majeure de l'actuel projet de loi, qui mériterait d'être, pour le moins, discutée.

5. Concernant, justement, l'argument de l'égalité : il est faux d'affirmer que le mariage homosexuel serait conforme à l'exigence d'égalité de tous les citoyens, car une telle exigence n'a jamais existé, en démocratie, que sur le plan des droits civiques - le droit de vote en particulier.
Le "droit à l'enfant", lui, n'existe pas, sauf à considérer l'enfant comme un bien appropriable : il ne peut exister, en la matière, que des devoirs envers les enfants. Quant aux droits sociaux, non seulement ils ne reposent pas sur l'égalité, mais ils y sont opposés, puisqu'ils consistent justement à traiter inégalement les personnes de façon à compenser des inégalités existantes (c'est le principe de l'équité).
Le principe méritocratique est, lui aussi, fondamentalement opposé à l'égalité, puisqu'il consiste à récompenser les personnes de façon inégale, en fonction de leurs contributions respectives (tout notre système scolaire, notamment, repose sur ce fonctionnement inégalitaire mais équitable). Faut-il alors étendre l'exigence d'égalité aux droits civils ?
C'est la question posée aujourd'hui. Mais l'on ne peut y répondre correctement qu'en considérant que l'égalité n'a de sens qu'entre personnes de statut équivalent : l'on n'a jamais exigé, par exemple, qu'au nom de l'égalité les enfants soient autorisés à voter. Reste donc la question : les homosexuels ont-ils le même statut que les hétérosexuels du point de vue de l'état civil ? La réponse est clairement oui, puisque la République ne reconnaît que des citoyens, sans considération de religion ni de pratiques sexuelles : il n'y a donc pas à changer quoi que ce soit du point de vue matrimonial - sauf à accepter, là encore, que le mariage soit la reconnaissance légale de l'exercice de la sexualité.

6. Reste la question de la parentalité : là, le statut des homosexuels n'est pas équivalent à celui des hétérosexuels, puisque leur sexualité rend problématique l'engendrement, sauf à pratiquer la bisexualité ou à recourir à des techniques artificielles. Nos institutions juridiques ont-elles pour vocation de compenser les conséquences problématiques que peuvent avoir pour des individus leur refus de recourir à des arrangements avec l'autre sexe, en dissociant plaisir sexuel et procréation ? Là encore, le saut logique et éthique est considérable. Certes, l'on peut toujours modifier une institution. Mais est-ce parce qu'une modification est possible, ou parce qu'elle est souhaitée par certains, qu'elle doit être imposée à tous, au prix de bouleversements dont les implications n'ont pas été réellement discutées, faute justement de réel débat ou d'arguments sérieux ?

7. En l'état de nos institutions, il faut donc admettre que le mariage homosexuel ne prend sens que dans une revendication de filiation : ce qui est d'ailleurs le fondement de l'institution du mariage, qui consiste initialement (même si cette fonction a été historiquement élargie par diverses réformes) à donner des parents légaux (donc une généalogie) à des êtres de chair. Et en effet, autoriser le mariage homosexuel, c'est ouvrir automatiquement le droit à l'adoption pour les couples homosexuels.
La question qui doit se poser alors n'est plus celle des droits des adultes, mais des devoirs envers les enfants ; et précisément : quel sera leur état civil ? Auront-ils accès à l'identité de leurs géniteurs ? Leur propre identité sera-t-elle inscrite dans la différence des sexes qui a présidé à leur engendrement, ou bien y aura-t-il déni de cette réalité originaire ? Sachant l'importance des troubles (parfois psychotiques) liés au secret ou au déni de l'origine, il serait irresponsable de s'engager dans une ouverture du mariage, donc de la filiation, aux couples de même sexe, sans réponse claire à ces questions - principe de précaution oblige. Et ne parlons même pas ici des problèmes posés par la procréation médicalement assistée (PMA) ou la gestation pour autrui (GPA), qui ne manqueront pas d'être exigés, toujours au nom de l'égalité.
Si le pacs avait été créé en son temps, c'était pour éviter que ces questions ne soient ouvertes avec l'accès au mariage. Une dissociation claire entre droits sociaux (ouverts aux concubins quels qu'ils soient), droits civils et droits civiques aurait permis à l'époque de résoudre, sans modifications institutionnelles majeures, les problèmes qui sont du ressort de l'Etat. Peut-être est-il encore temps de réfléchir à cette distinction, et aux limites à apporter au contrôle juridique sur la vie privée des personnes ?
8. Il est faux d'affirmer, comme le font certains opposants au projet de loi, que la filiation par un père et une mère serait "naturelle" : seul l'engendrement biologique peut être dit tel, alors que la filiation est, elle, avant tout symbolique, passant donc par des mots. En ce sens, elle est tout entière sociale - et c'est cela, justement, qui fait sa force. Là encore, il convient de distinguer ces trois formes de parenté que sont la parenté biologique (un ovule, un spermatozoïde), la parenté symbolique (les noms du père et de la mère inscrits sur l'état civil), et la parenté d'éducation (les personnes ayant la garde effective de l'enfant).
Il est aussi dénué de fondement d'affirmer que des homosexuels seraient de mauvais éducateurs que d'affirmer qu'il serait sans conséquence négative pour un enfant de se croire né d'un père et d'un père, ou d'une mère et d'une mère (les psychoses ne se déclenchent parfois qu'à l'âge adulte, voire à la génération suivante).
Le refus du déni sur la parenté biologique, l'obligation d'offrir à tout enfant une filiation symbolique ne reposant pas sur le déni ou le secret, et la latitude donnée à tout citoyen d'élever un enfant quelle que soit sa sexualité : voilà qui devrait conférer un socle de réflexion moins discutable que le sont les nombreux sophismes entendus sur cette question délicate.

Nathalie Heinich a travaillé sur le statut d'artiste et d'auteur ("La Gloire de Van Gogh, 1991", "Le Triple Jeu de l'art contemporain", 1998 , "Etre écrivain" 2001) ; les identités en crise ("Etats de femme" 1996, "Les Ambivalences de l'émancipation féminine", 2003) ; l'histoire de la sociologie ("La Sociologie de Norbert Elias", 1997, "Pourquoi Bourdieu", 2007, "Le Bêtisier du sociologue", 2009). Son dernier ouvrage paru s'intitule "Maisons perdues" (éd. Thierry Marchaisse, 126 p.,14,90 €).
Jésus est Dieu
OFFICIEL : Jean-Pierre Michel (rapporteur au Sénat du projet Taubira) : « Je suis pour la GPA pour tous les couples » (sur la chaîne Public Sénat ce 31 janvier)
www.publicsenat.fr/…/jean-pierre-mic…
Le rapporteur du texte sur le mariage pour tous au Sénat, le socialiste Jean-Pierre Michel, est «pour la gestation pour autrui pour tous les couples, mais pas tout de suite». Il souhaite dissocier …Plus
OFFICIEL : Jean-Pierre Michel (rapporteur au Sénat du projet Taubira) : « Je suis pour la GPA pour tous les couples » (sur la chaîne Public Sénat ce 31 janvier)
www.publicsenat.fr/…/jean-pierre-mic…

Le rapporteur du texte sur le mariage pour tous au Sénat, le socialiste Jean-Pierre Michel, est «pour la gestation pour autrui pour tous les couples, mais pas tout de suite». Il souhaite dissocier cette question du mariage pour tous. Mais à terme, « ça viendra », estime le sénateur de Haute-Saône. Entretien.

En janvier 2010, vous aviez cosigné la proposition de loi de la sénatrice PS Michèle André visant à autoriser et encadrer la gestation pour autrui pour les couples hétérosexuels et pour raisons médicale. Quelle est votre position aujourd’hui ?

Je suis favorable à la GPA. Je pense qu’on est en pleine hypocrisie aujourd’hui. Les sénateurs avaient accepté le principe de la GPA dans ce groupe de travail présidé par Michèle André. Le groupe était majoritairement à droite et s’était prononcé pour la GPA encadré pour les couples hétérosexuels. Je suis toujours pour. On avait fait un déplacement à Londres, où c’est autorisé. Ça se passe très bien. Au ministère anglais de la Santé, une commission recueille les demandes et les accepte en fonction des situations et fixe le dédommagement à donner à la mère. On pourrait s’en inspirer. C’est un dédommagement, ce n’est pas une rémunération. Il tient compte de la situation de la femme. Il faut faire en sorte que tous les frais occasionnés soient payés. Quant à la circulaire de la garde des Sceaux, elle dit juste que les enfants nés à l’étranger par GPA ont la nationalité française.

Allez vous présenter un amendement sur la GPA lors de l’examen du projet de loi sur le mariage entre couples de même sexe au Sénat, dont vous êtes le rapporteur ?

Non. Je ne suis pas favorable à ce que ce soit dans le texte sur le mariage pour tous. En tant que rapporteur du texte au Sénat, je ferai repousser tous les amendements sur la GPA, comme ceux sur la PMA. La GPA pose des problèmes de bioéthique. Mais à terme, il faudra l’envisager et faire cesser l’hypocrisie. Elle est pratiquée à l’étranger et ça coûte cher. Elle est pratiquée en France aussi, mais de manière clandestine. Il y a même des mères qui portent l’enfant pour leur fille.

Etes-vous favorable à la GPA aussi pour les couples homosexuels ?

Bien sûr, je suis pour la GPA pour tous les couples, mais pas tout de suite. Je suis pour au nom de l’égalité. Pour l’instant, la société n’est peut-être pas d’accord, on peut attendre. Mais si on permet la PMA pour les couples de femmes, que fait-on pour les couples d’hommes ? Ils pourraient avoir recours à la GPA. Mais je suis conscient que pour l’instant, il faut discuter.

Le gouvernement a clairement dit qu’il était contre toute légalisation de la GPA…

Oui, il est contre, il est contre… Mais contre pourquoi ? L’argument donné, c’est la marchandisation du corps des femmes. Il ne tient pas. Malheureusement, le corps des femmes se retrouve marchandé dans d’autres cas, y compris la publicité.

Votre position sur la GPA ne va-t-elle pas dans le sens des arguments de certains parlementaires UMP qui affirment que la gauche compte autoriser à terme la GPA ?

Mais ces arguments sont nuls. On a entendu les mêmes, au moment du Pacs, dont j’étais rapporteur à l’Assemblée nationale. Lors des débats, ils disaient qu’après le Pacs, ce serait l’adoption pour les couples de pacsés. Or après que le Pacs ait été voté, tout le monde a dit que c’était très bien. Demain, ce sera la même chose avec le mariage pour tous. Ils sont toujours en retard d’un TGV.

Mais pensez-vous que la GPA sera autorisée un jour en France ?

Mais pourquoi pas. Elle peut venir après. Je ne dis pas dans 6 mois, ni un an. Mais ça viendra. Le mariage pour tous, cela fait plus de 10 ans qu’on en parle.

Regrettez-vous que le gouvernement s’oppose à la GPA ?

Je ne le regrette pas. Comme sur le Pacs, le gouvernement doit avancer pas à pas. Cette question cause des oppositions. Il faut ouvrir un débat, faire évoluer la société petit à petit, au fur et à mesure qu’évolue la science. On peut ouvrir un débat sur les nouveaux modes de filiation.