L'heure de la mort, vue par Arnaud Dumouch
Le souci de M. Dumouch est celui du salut des païens et des pécheurs.
Pour cela notre auteur imagine la mort comme un passage suffisamment long pour que Jésus glorieux et Lucifer y apparaissent simultanément à l’âme afin de lui proposer chacun de faire enfin et alors seulement en toute lucidité et liberté le choix de sa destinée éternelle. Telle est « la manière dont Il (Jésus) sauve les païens » :
« Le retour du Christ en gloire accompagné des nuées du Ciel (…) vécu par chaque homme au moment qui constitue la fin de son monde à lui, c’est à dire à l’heure de la mort. » (p. 13). La mort n’est pas donc pas la fin de la vie pour A. Dumouch, mais : « une deuxième étape de toute vie humaine », dans laquelle « Certaines propriétés nécessaires au choix (final) commencent à lui être données. » (p.50). Le salut ne peut donc se jouer dans la vie terrestre puisque ces « propriétés nécessaires » ne sont données que dans cette deuxième étape !
C’est là une hérésie condamnée par l’Église qui enseigne :
« La mort met fin à la vie de l’homme comme temps ouvert à l’accueil ou au rejet de la grâce divine manifestée dans le Christ. » (CEC n°1021) ; « Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort… » (CEC n°1022).
Pour Arnaud Dumouch même après la mort le sort n’est pas définitif:
« Il faut prier pour ceux qui viennent de mourir. Ils sonten train de jouer leur avenir éternel. » (p. 69).
« Pour l’âme égoïste, convertie au dernier moment par la peur de l’Enfer, tout motif de crainte disparaît. Il lui est donné de choisir en toute lucidité le jardin de la liberté. Heureusement, cette force de conviction du démon est constamment rééquilibrée dans le sens de la vérité par la présence du Christ et des Saints. » (p.73) ;
« Dans les temps anciens (…) Certains morts entraient déjà dans un certain paradis, non encore complet, que la Bible appelle le sein d’Abraham. La religion de l’Égypte antique témoigne qu’à cette époque reculée, l’homme juste ne restait pas en perpétuelle errance sur la terre. Au contraire, il était accueilli par un dieu mystérieux, appelé Anubis, et qui ressemble fort à l’ange de la mort.(syncrétisme)… De nos jours, le phénomène n’a pas disparu. Il semble en recrudescence tant le monde se matérialise. (…) Pour ces âmes commencent alors un temps de purification. Dieu respecte leur volonté de rester sur terre jusqu’à ce qu’elles veuillent bien comprendre leur erreur.Bouleversées par la conscience de la vanité de ce qu’elles adoraient, elles se tournent vers le Sauveur qu’elles ont entraperçu et l’appellent. » (p. 139) ;
« Certains morts sont beaucoup plus difficiles à convaincre. Ils n’ont aucune idée de ce qu’est la vie spirituelle. Totalement matérialistes, ils s’installent dans leur errance. (…) Dieu permet cela non pour punir, mais dans un but pédagogique et pour sauver.» (p. 140) ;
« Lorsque les hommes de ce siècle passeront dans l’autre monde, ils seront accueillis par les centaines de millions d’enfants avortés. Le pardon nous sera proposé. »(p.170) ;
« Que fait Jésus des personnes qui se présentent à lui après une suicide ? (…) il accueille simplement, accompagné de la cour céleste. ‘Moi non plus, je ne te condamne pas.’ Il offre la Bonne Nouvelle et son propre cœur (…) Jésus demande en échange la confession des péchés, de ce péché en particulier qu’est le suicide, et l’amour. » (p.179-180).
Sans compter que pour ce dernier cas, prendre pour exemple de salut possible celui d’un suicidé, est plutôt mal choisi, car c’est relativiser la gravité particulière de ce péché, mortel à tous points de vue. Arnaud Dumouch a la prétention de connaître ce que Dieu seul connaît et que l’Église avoue humblement ignorer. Citant Gaudium et Spes : « … nous devons tenir que Dieu offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal. » (GS 22.5), il ne craint pas d’affirmer :
« Mon hypothèse sur la Parousie du Christ dans le moment de la mort prétend résoudre le mystère de cette façon que Dieu connaît. » (p.235).
Il pense avoir ainsi trouvé rien de moins que l’achèvement de la Révélation :
« il s’agit de la clé de voûte, celle dont Dieu conservait l’explicitation pour la fin des temps afin de conduire l’Église à la découverte de la vérité tout entière. » (p. 13).
Voici donc que Arnaud Dumouch conduit enfin l’Église à la vérité tout entière, jusqu’ici oubliée :
« Ce verset : « L’Esprit-Saint vous dévoilera les choses à venir. »(Jn 16.13) constitue l’explication de la lente redécouverte au cours de l’histoire de vérités qui avaient pourtant été enseignées en pleine lumière aux premiers chrétiens et aux apôtres. Je pense que Jésus a maintenu …