Résultats élection présidentielle 2022 : Emmanuel Macron réélu président de la République

Vainqueur du second tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron vient donc de réussir son pari. Sa victoire est historique à double titre. D’une part, parce qu’il rejoint François Mitterrand et Jacques Chirac dans le club très fermé des chefs d’Etats élus deux fois consécutivement au suffrage universel direct. D’autre part, parce qu’il devient le premier président sortant de l’histoire de la cinquième République réélu hors période de cohabitation. « Je veux remercier les Françaises et les Français qui, au premier comme au second tour, m’ont accordé leur confiance, a commencé le président réélu à son arrivée au champ-de-mars. Je sais aussi que nombre de compatriotes ont décidé de voter pour moi non pour défendre les idées que je porte mais pour faire barrage à l’extrême droite », poursuit-il, disant se sentir « obligé » par ce vote. « Dès maintenant, je ne suis plus le candidat d’un camp mais le président de toutes et tous ».

Ce dimanche soir, les premiers résultats sortis des urnes ne laissent aucune place au doute. Emmanuel Macron a vaincu Marine Le Pen avec 58,55% des voix, selon les chiffres définitifs du ministère de l’Intérieur. Sa rivale RN réalise le plus gros score jamais obtenu par un candidat d’extrême droite au second tour de l’élection présidentielle, avec 41,45% des suffrages obtenus. L’histoire est aussi de son côté et son résultat représente pour elle une incontestable réussite, qui pèsera pour la suite, alors que pourrait débuter une période de recomposition politique.

« Une éclatante victoire », souligne Le Pen

Dans la foulée de l’annonce des résultats, Marine Le Pen ne s’y est d’ailleurs pas trompée. La candidate RN dit respecter les résultats sortis des urnes. Se félicitant d’une « éclatante victoire », Marine Le Pen s’est engagée à mener la bataille des législatives. Et si le « risque de voir Emmanuel Macron s’emparer de tous les pouvoirs est élevé », selon elle, la candidate battue promet de conduire la bataille « avec tous ceux qui ont la Nation chevillée au corps ».

Les candidats avaient pris soin de dramatiser les enjeux de ce second tour de l’élection présidentielle. Tous deux ont estimé qu’il s’agissait ni plus ni moins d’un référendum. Parce qu’ils incarneraient deux visions de la France et de son avenir. Les Français, à les croire, ont donc fait un choix de société dans l’isoloir.

Des programmes revisités

Emmanuel Macron a largement accéléré la cadence dans ce second tour de la présidentielle, multipliant les déplacements et les prises de parole. Il a aussi revu son programme, pour lui apporter une touche de verdure censée rassurer la part des électeurs de Mélenchon qui décideront de voter pour lui afin de faire barrage à Marine Le Pen. L’idée de créer deux nouveaux ministères chargés de la planification écologique est ainsi née.

Une autre bataille politique va débuter dès demain. Une échéance tout aussi importante que la présidentielle : les élections législatives. Les jeux semblent plus ouverts que jamais depuis que les calendriers législatifs et présidentiels ont été synchronisés. Rien ne dit qu’Emmanuel Macron disposera du même souffle et de la même surface à l’Assemblée nationale qu’il y a cinq ans. Les Français ne l’ont pas adoubé, il part avec un matelas moins confortable que celui qui était le sien en 2017, lorsqu’il l’avait emporté avec 66,1% des voix.

Qui composera la future majorité à l’Assemblée ? C’est la question qui se pose désormais. Les jeux d’alliance ont d’ores et déjà débuté. Marine Le Pen devra tenter de convertir son score historique pour accroître son influence dans la chambre basse. Les Insoumis, eux, rêvent toujours du grand soir. Mardi soir, Jean-Luc Mélenchon a décrit le scrutin comme un troisième tour de l’élection présidentielle. « Élisez-moi Premier ministre », a-t-il demandé. Le troisième homme de la présidentielle a encore répété ce message ce dimanche soir. « La démocratie peut nous donner de nouveau le moyen de changer de cap », dit-il. Lui rêve de rassembler la gauche derrière sa quête de listes uniques pour tenter de concurrencer la majorité actuelle et l’extrême droite. Comme si la présidentielle ne se terminait réellement qu’au mois de juin.