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In Nomine Domini

In Nomine Domini

« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


La corruption des moeurs (bis repetita 5)

Publié par Jean-Baptiste sur 28 Novembre 2016, 14:17pm

J'enchaîne, toujours sur cette question de l'usage du mariage sans finalité procréatrice immédiate, car j'ai fait d'autres découvertes.

Mon objecteur me dit :

« Parler de péché véniel pour des actes "LICITES" et qui sont décrits par le pape lui-même "comme manifestation d'affection et sauvegarde de MUTUELLE fidélité", donnant "la preuve d'un amour vraiment et intégralement honnête" ; relève du jansénisme et du pharisaïsme, bien éloigné du véritable esprit évangélique.

« Mon propos est vif parce que je suis outré que vous vous permettiez, à l’âge que vous avez, sans expérience et sans aucune autorité dans l’Église et sans même être théologien, de pondre des critiques sur une "catéchèse catholique du mariage" d’un valeureux prêtre qui a obtenu une imprimatur romaine pour son œuvre. Pour qui vous prenez-vous ? »

Ici, celui qui s'oppose à nous prétend que le terme de "licéité" exclut toute forme de péché. Cette affirmation prouve qu'il n'a pas lu d'ouvrages anciens et sérieux sur la question de la morale conjugale : car c'est purement et simplement faux, et je vais le prouver de la manière la plus claire. Il est vrai qu'habituellement, quand on emploie le terme de licéité, cela suppose que l'action visée ne présente rien de répréhensible, et qu'elle est donc pleinement autorisée, soit par la nature soit par la loi civile. J'avais moi-même adressé cette remarque à mon frère à propos du magistère des derniers papes ; mais mon frère m'avait répondu à juste titre que la licéité de l'acte conjugal s'envisageait in globo, et donc qu'il était parfaitement vrai de dire, comme l'ont fait les papes modernes, que l'usage du mariage sans finalité procréatrice immédiate était licite. C'est même licite lorsque les deux époux ont une intention défectueuse, et non pas seulement l'un des deux : car en raison des biens du mariage et de la tolérance que suppose cet état, leur action n'est pas un péché de fornication mais un usage imparfait du mariage, que l'Église tolère afin d'éviter de plus grands maux.

Rolandus Bandinelli, futur Pape Alexandre III, a enseigné que "l'union conjugale, même pour la simple satisfaction du désir, n'est pas un acte de fornication, mais un acte licite en vertu des biens du mariage" ; or il faisait en même temps partie de ceux qui enseignaient que l'usage du mariage sans finalité procréatrice immédiate relevait du péché véniel. Donc il s'agit d'une réfutation magistrale de l'idée selon laquelle le terme de "licéité" exclurait tout péché véniel. Ici, le futur Pape Alexandre III qualifie de "licite" un acte qui est en même temps, selon lui, un péché véniel de la part de celui des époux qui en fait la demande ; car il parle, encore une fois, dans le cadre de l'état de tolérance que suppose le mariage.

Notre objecteur qualifie mon attitude de "jansénisme et de pharisaïsme, bien éloigné(e) du véritable esprit évangélique". Dans ce cas la majorité des théologiens, tous les Pères, et le docteur angélique en personne, étaient des "pharisiens jansénistes éloignés de l'esprit évangélique" ! Parmi les arguments d'autorité qu'il soulève contre moi, il dit que je suis jeune, sans autorité dans l'Église, et nullement diplômé en théologie. Je lui réponds que Salomon était jeune aussi, que Sainte Brigitte de Suède enseignait leur devoir aux princes séculiers et ecclésiastiques de toute l'Europe chrétienne (sans avoir d' "autorité dans l'Église"), et enfin que Sainte Catherine de Sienne, qui faisait la même chose, n'était pas théologienne non plus (d'autant moins qu'elle était du sexe féminin, ce qui exclut une qualification théologique au sens strict). Je réponds ainsi non pas pour me comparer aux personnages que je viens de citer, mais pour faire voir que les arguments d'autorité n'ont pas grande valeur.

À propos de l'âge, j'ai souvent entendu cette remarque, destinée à me disqualifier dans diverses disputes. Or la sagesse n'attend pas l'âge, et la vieillesse n'est pas une preuve de sagesse. Là encore, je citerai l'exemple de Salomon, qui a reçu la vertu de sagesse dans sa jeunesse (parce qu'il l'avait demandée), et qui l'a perdue dans sa vieillesse, parce qu'il a cédé à la lubricité. Dans la Bible, le vieil homme est un symbole du péché. Les révélations d'Anne-Catherine Emmerick et celles des exorcismes suisses disent bien que le successeur de Paul VI sera jeune, car Dieu prouvera ainsi qu'il ne gouvernera pas par une prudence et une sagesse humaine, mais par Son divin conseil. Nos lumières ne viennent pas de nous, mais du Seigneur ; et il faut tout rapporter au Seigneur. C'est pourquoi l'homme ne doit pas s'enorgueillir de son âge, de son autorité ou de ses diplômes.

Les prêtres et les évêques, dans leur ensemble, se sont en grande partie privés des bénédictions de Dieu, en négligeant d'accomplir sa loi et de suivre l'inspiration de la grâce. C'est bien pour cette raison que si peu de prêtres croient à la survie du Pape Paul VI.

Enfin, dans l'article que j'ai utilisé pour citer le Pape Alexandre III, il est dit une chose qui confirme très exactement mon sentiment, à savoir que c'est seulement depuis notre époque à nous que les tendances théologiques se sont inversées à propos de l'usage du mariage et du péché véniel. L'auteur écrit explicitement que ce n'est que depuis le XXème siècle qu'un nombre croissant de théologiens ont eu une vision décomplexée de l'union charnelle, et elle ajoute que les Pères de l'Église enseignaient tous qu'en dehors de la procréation ou du devoir conjugal, il y a toujours au minimum péché véniel (de la part de celui des époux qui fait la demande). Mais comme cette femme est sous l'empire de la mentalité voluptueuse de notre époque, elle voit là un "ascétisme rigoriste", ce que vous appelez vous du "jansénisme", du "pharisaïsme", et d'autres du "catharisme" !

Je cite :

"La croyance selon laquelle un couple chrétien [ou non] peut rechercher et jouir du plaisir attaché à l'union sexuelle sans intention de procréer, de rendre le devoir ou 'éviter la fornication' est devenue l'opinion dominante parmi les intellectuels seulement au XXème siècle."

(The Conjugal Debt and Medieval Canon Law, Elizabeth M. Makowski)

 

Auparavant, l'usage du mariage était toujours envisagé sous cet angle de la procréation, ainsi que du devoir conjugal comme moyen d'éviter un mal plus grand (la fornication, l'incontinence,etc.) ; mais en aucun cas comme un plaisir qu'il fallait décomplexer, et qui serait pur de tout péché lorsque la finalité procréatrice n'est pas accomplie. Ce n'est que depuis le XXème siècle, avec l'apparition de la mentalité érotique et sexologue, qu'on parle de la sexualité comme "moyen d'épanouissement du couple", allant jusqu'à recommander des pratiques efféminées telles que la "synchronisation du plaisir", comme le fait le Père Barbara lui-même, en cédant à ces théories sexologues selon lesquelles l'homme devrait chercher à faire plaisir à sa femme ; or un tel état d'esprit comporte des risques considérables, et j'ai vu une femme catholique avoir la force de l'avouer d'elle-même sur internet, malgré son sexe. C'est ce genre de théories qui ont donné lieu à des abus honteux et gravement peccamineux, dont je préfère éviter de parler, et ce au nom de la "globalité de l'acte", de la "sexualité unitive", et que sais-je encore. En d'autres termes les théologiens laxistes qui prônent ces pratiques honteuses disent que les gestes s'inscrivent dans la globalité de l'acte, et donc qu'ils respectent la fin à laquelle ils doivent être ordonnés,etc.

Un théologien éminent cité dans la brochure de Simon fait voir que des époux qui s'adonnent excessivement à la concupiscence ne font rien qui augmente "l'épanouissement du couple", mais qu'ils se dégoûtent d'eux-mêmes et qu'ils ruinent au contraire leur couple, en récoltant ce que le Christ appelle dans les révélations d'Anne-Catherine Emmerick "les fruits amers de la concupiscence".

Vous noterez que les catholiques tels que Louis-Hubert Remy, qui fanfaronnent beaucoup à propos de la doctrine catholique, et qui se vantent d'oeuvrer à sa préservation, n'ont à ma connaissance jamais dénoncé cette mentalité sexologue et cette quasi-disparition de l'enseignement traditionnel, à savoir que l'usage du mariage sans finalité procréatrice immédiate est entaché de péché véniel (de la part de celui des époux qui en fait la demande). Je peux me tromper mais je ne l'ai jamais vu parler de ça, ni aucun autre sédévacantiste.

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