Correction : l'échange rapporté n'est pas de l'Abbé Beauvais mais de l'Abbé Bouchacourt. Bon, ça ne change pas grand-chose, c'est la même Fraternité et la même paroisse (St Nicolas du Chardonnet, FSSPX).

En prime, autre petit dialogue, rapporté aussi par l'Abbé Bouchacourt, à la suite d'une interview effarante avec un journaliste TV :
_ "Mais enfin, pourquoi est-ce que vous êtes venu ? Vous êtes venu pour informer ou pour me faire tomber ?
_ Pour vous faire tomber."

Ouh la la... Comment on s'est fait laminer...
Les gens qui se font interviewer alors qu'ils ne savent pas parler aux journalistes, c'est fatal. Et les images de Pétain en arrière-plan dans le bureau... Si vous ne les avez pas remarquées, ne vous inquiétez pas : cela n'aura pas du tout échappé au téléspectateur moyen.
Tout compte, dans une interview !
Ces gens ont fait de leur mieux... mais c'était vraiment jeter des brebis dans la gueule du loup.

AVIS AUX CATHOS !

Ne jamais, JAMAIS, laisser échapper le moindre propos qui pourrait, une fois isolé de son contexte, permettre une équivoque sur quelque sujet que ce soit. Aucune plaisanterie, pas de second degré ("y'aura des sanctions !"), de private jokes tradi encore moins, RIEN en-dehors d'un message simple, clair et hyper concis.
Il faut s'arranger, en parlant, pour n'exprimer qu'une seule idée par phrase (courte, toujours), de façon à ce qu'on ne puisse pas isoler votre phrase (ou un long morceau d'une phrase complexe) de son contexte et en changer le sens en l'associant à autre chose.

Impérativement garder à l'esprit, avec les journalistes français, que CELUI QUI VOUS INTERVIEWE N'EST PAS UN AMI, c'est un ENNEMI. Il n'est pas là pour faire valoir votre liberté d'expression !
Dans tout ou reportage TV, on ne montre pas la totalité de la conversation, mais des extraits choisis. Conséquence immédiate : si vous vous plantez sur une phrase, ils diffuseront la boulette, mais certainement pas le passage où vous retombez sur vos pieds 2 min plus tard. Echec !
Face à un catholique, en particulier face à un tradi, le journaliste pousse à la faute, il cherche la faille, oriente les questions, tend des pièges. S'il ne le fait pas, inquiétez-vous : c'est que vous marchez déjà des deux pieds dans le plat tout seul comme un grand.

POUR FAIRE DE L'AUDIENCE, IL LUI FAUT UN DERAPAGE : c'est son BUT !

Souvenez-vous, pour ceux qui écoutent les diffusions de la Porte Latine, de cet échange (terrible !) entre M. l'Abbé Beauvais et un jeune journaliste qui venait de l'interviewer :
_"Bon, alors, vous allez me faire un bon papier ? Soyez objectif !
_ (baissant les yeux) Vous savez, Monsieur l'Abbé... Il faut bien vivre..."

Tout ce que vous direz pourra être et sera effectivement retenu contre vous. Il faut s'ôter de l'esprit une fois pour toutes que ces individus chercheraient "la vérité" ou "une vision objective".
Une grande partie d'entre eux partent déjà avec un a priori effroyable sur les catholiques, matraquage idéologique oblige. Ceux-là, il n'y a malheureusement pas grand-chose de positif à en espérer. Ils pousseront à la faute, et si par hasard ils n'obtenaient rien, ils ne diffuseraient tout simplement pas d'article ni d'image (eh oui ! incroyable mais vrai).
Une autre partie se tâte un peu, garde une certaine curiosité pour ce milieu un peu "exotique"... L'article peut être à peu près objectif, à condition de ne pas les froisser. Etant déjà conditionnés par les poncifs que tout le monde connaît, ils se fermeront comme des huîtres si vous exprimez sans précaution des idées familières à la Tradition, qui sont universellement estampillées "obscurantisme d'Ancien Régime" dans la mythologie républicaine. En gros, surveillez vos blagues de cathos et vos envolées philosophiques (ah... le "droit divin" sans explication...), sinon c'est quitte ou double.
Troisième catégorie... euh... un journaliste catho tradi ? Nan, je plaisante !

Pour mémoire, car il est peut être utile de le rappeler, la courtoisie ou une apparence de bienveillance ne changent rien à l'affaire. L'hypocrisie ou la manipulation, par définition, ce sont des choses qui ne se voient pas... sinon personne ne se ferait jamais avoir, forcément.
Un journaliste peut être très bon comédien. Normal, c'est son métier : si vous l'avez pas l'habitude, lui, des interviews, il en fait tous les jours.

En conclusion : PARLER AUX JOURNALISTES, CA S'APPREND ! (ce qui signifie, entre autres, que rien n'est désespéré... ^^)

Je n'ai aucunement l'intention de condamner les interventions de ceux qui ont eu le cran de s'exprimer à l'image. M'étant moi aussi plantée une fois sur une radio nationale, je sais combien l'exercice peut s'avérer délicat.
Mais quelques principes de bases, recueillis de l'observation de moultes interviews (de leurs résultats, surtout) sont bons à retenir et à diffuser parmi les catholiques. Si cela peut réduire le risque de passer à la moulinette TV...



Bon, quoi qu'il en soit, nous pouvons trouver le moyen de nous réjouir de toutes ces "tribulations audiovisuelles". N'est-Il pas le Seigneur de l'univers, Celui qui a dit : "Heureux serez-vous si l'on insulte, si l'on vous persécute, si l'on dit faussement du mal contre vous, car votre récompense sera grande dans les cieux" ?
Deo gratias !